Albert Camus et Francis Ponge découvrent le Plateau

Fin 1942, pour des raisons de santé Albert Camus passe plusieurs mois à Panelier près du Mazet-Saint-Voy. Il y écrit l'un de ses chefs-d'oeuvres "La Peste". Dans les "Carnets II" Camus a noté les impressions suggérées par le Plateau au cours des saisons.

- "Panelier ... Première pluie de septembre avec un léger vent qui mêle les feuilles à l'averse."

- "Novembre ... A l'automne le paysage se fleurit de feuilles jaunes, les cerisiers deviennent tout rouge, les érables jaunes, les hêtres se couvrent de bronze".

- "Dans ce pays où l'hiver a supprimé toute couleur, puisque tout y est blanc, le moindre son, puisque la neige l'étouffe, tous les parfums, puisque le froid les recouvre, la première odeur du printemps doit être comme l'appel joyeux, la trompette éclatante de la sensation..."

- "Panelier, 17 juin ... Merveilleuse journée. Une lumière. mousseuse, luisante et tendre au-dessus et autour des grands hêtres. Elle semble secrétée par toute les branches."

Au Chambon, Camus passe ses vacances en famille en été 1947,1949,1951. Il reçoit ses amis Pascal Pia, le R.P. Bruck Berger, Roger Grenier, les Gallimard.

Un entretien est un jour organisé, dans la salle annexe du temple du Chambon autour de son dernier livre "L 'homme révolté" . Camus s'y rend incognito et écoute impassible critiques et éloges. Reconnu il sourit aux applaudissements et de sa place il répond sans condescendance à toutes les questions. Il note alors : "C'est beau les hommes qui cherchent ensemble la vérité"

A quelques kilomètres de là, au hameau de la Suchère séjourne régulièrement Francis Ponge.

Le poète y met en forme "Le Carnet du bois de pins", "La fabrique du pré", "La Petite suite vivaraise".

II rencontre Camus, correspond et échange des manuscrits.

Retour page précédente