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LE TEMPLE

En 1679, le temple que les Réformés élevèrent au Chambon Prieuré, au lieu dit "Le Creux" (bas du village) fut détruit et incendié sur ordre de l'intendant Daguesseau. Pendant 145 ans, les protestants de la paroisse n'eurent pour lieux de culte que les bois.

Mais à partir de 1802 ils n'eurent plus besoin de se cacher par crainte d'être surpris par les gendarmes de l'Empereur. Le culte protestant ne fut pas seulement toléré, il fut protégé par la loi (Loi du 7 avril 1802). Cependant puisqu'il n'y avait pas de temple, force fut de se réunir en plein air, au Pin, au Genest. Quand il faisait trop mauvais temps, le culte n'avait pas lieu !

On comprend pourquoi le Consistoire de Saint-Voy décida le 19 septembre 1810 "d'aviser aux moyens de construction d'un édifice pour se mettre à l'abri des intempéries".

Cependant on ne commença les démarches auprès des autorités qu'en 1816. En novembre 1818, en présence du Sous-préfet, le Consistoire étudia l'emplacement du futur temple. Le Consistoire demanda qu'il soit reconstruit à l'emplacement de l'ancien temple ( ce qui correspondait il y a 50 ans à la place du lavoir municipal); d'autres proposèrent la côte de Molle et même Paneyrons. Une enquête du Sous Préfet révéla que les P.R étaient favorables au "Creux du temple". Finalement un nouvel emplacement fut choisi: le terrain de "Valla Chomier" sur lequel il s'élève actuellement.

Le pays était pauvre. Où trouver les ressources pour bâtir?

On commença une souscription publique qui rapporta pour le Chambon de Tence: 3200F et autant en promesses de corvées (journées de travail et transport de matériaux). Le coût total de la dépense fut évalué à 25000F. Selon les besoins de l'entreprise et de l'ingénieur Morin ceux qui s'étaient inscrits pour les corvées reçurent une petite feuille imprimée "Au nom et par ordre du Consistoire, vous êtes requis de vous trouver au lever du soleil au Chambon le ... pour travailler au déblaiement des fondations du temple... et vous apporterez les outils nécessaires pour ce travail comme pic et pelle" . Un exemple fait sentir l'importance du travail accompli par les Chambonnais; pour couvrir le toit du temple: 67 hommes apportèrent en corvées 72 chars de "lauzes" extraites des carrières du Meygal.

Les collectes, subventions du département et de l'Etat furent insuffisantes. De plus les travaux furent interrompus, pendant un an, en 1821, à la suite d'un conflit avec l'entrepreneur. Fin I822, on fit le culte dans un temple dont le toit était toujours découvert. Il n'y avait ni portes, ni fenêtres ! Mais il y avait déjà des bancs car les fidèles en avaient fabriqué à leurs frais. On se remit au travail l'année suivante: portes, fenêtres, oeil de bœuf furent alors posés. En 1828, il restait encore à effectuer: le socle des chapiteaux, la peinture du lambris, les pavés en dalles, la chaire, le parquet et le tambour.

Non seulement le Consistoire n'avait pas les moyens nécessaires mais il devait un important arriéré. Les anciens du Chambon décidèrent alors de faire payer "les places du parquet", partie surélevée où se trouve actuellement la table de communion, au prix de 1F ou 0F50 par an.

En 1830, le pasteur Adhéran décrivait ainsi le temple du Chambon au ministre des cultes: "Le temple du Chambon ressemble plus à une grange qu'à un édifice consacré au culte du Seigneur. Le vent et même la neige s'introduisent par le couvert!"

Les multiples efforts et patientes démarches d'Adhéran lui permirent d'obtenir les secours du gouvernement pour terminer l'édifice. En 1841, le pasteur suisse Deletra décrit ainsi le temple: "Monsieur Adhéran aime son temple comme un de ses enfants. Il est vrai qu'il est beau. Il y a des colonnes, des peintures des fresques, des passages de l'écriture sainte, des rosaces en verre de couleur, une jolie chaire appliquée contre le mur du fond et, une ligne de bancs élevés dans le même sens que la chaire, à droite et à gauche, pour les anciens".

Ainsi après un demi-siècle d'efforts, les protestants du Chambon eurent donc un temple. En 1850 une délibération consistoriale mentionnait que: "le couvert est à refaire à neuf attendu qu'il pleut partout". Les travaux évalués à 5000 F furent exécutés peu après. Une sérieuse restauration eut lieu en 1901 (peintures), puis en 1938 (fresques). Des orgues furent installés en 1942, et dans les années 1980 deux magnifiques vitraux furent réalisés par un artiste allemand.

Auteur Gérard Bollon

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Dernière mise à jour le 24-Avr-2004