Le terme risorgimento, signifiant résurrection,
fait référence au demi-siècle de
luttes qui permirent aux Italiens de s’affranchir
des tutelles étrangères et d’accomplir
l’unification de leur pays en 1870.
Le Risorgimento est né d’un mouvement spirituel
et idéologique
datant du XVIIIè siècle et dont les idéaux étaient
ceux de dignité et de liberté.
L’unification de l’Italie, débutée
en 1821, se fit sous l’impulsion de Giuseppe
Garibaldi,
homme d’action, et de Giuseppe Mazzini,
théoricien
de la révolution.
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Giuseppe Garibaldi (1807-1882)
s’exila durant
douze ans en Amérique du Sud avant de revenir
en Italie pour organiser la rébellion et diriger
l'expédition des Mille. |
Giuseppe Mazzini (1805-1872)
: comme Garibaldi, ce patriote souhaitait une
république
italienne plutôt qu’un royaume. Il
passa la majeure partie de sa vie en exil. |
Comte Camillo di Cavour (1810-1861)
: inventeur du terme Risorgimento,
fin diplomate et premier ministre du Piémont,
il sut assurer la couronne d’Italie à la
famille de Savoie. |
Les
grandes dates du Risorgimento :
•
1820 : premières révoltes
napolitaines et de la "carboneria", société secrète
issue de la Franc-Maçonnerie, qui s’organisa
dans les états pontificaux.
•
1831-1843 : unification du gouvernement
des provinces unies et début des insurrections
contre le pape en Romagne et dans les Marches. En 1831, Giuseppe
Mazzini fonda l’association Giovane
Italia ("Jeune Italie").
•
1848: première guerre d’indépendance
qui se solda par un échec. Les
premières
révoltes patriotes contre les
Autrichiens à Milan
et à Venise, contre les Bourbons
en Sicile et contre le pape à Rome
où fut créée
une république, étaient
trop dispersées
pour réussir.
•
1849 : Vittorio Emanuele II monta
sur le trône du
Piémont ; dans le même
temps, des troupes françaises écrasèrent
la République
de Rome.
•
1859: deuxième guerre d’indépendance
(batailles de Magenta et de Solferino) : au contraire
de la première,
elle fut un véritable succès.
La conclusion de cette guerre mena à l’union
du Piémont avec la Lombardie
et aussi à l’annexion
de l’Italie du Sud, des duchés
de Parme, de Modène et de Toscane,
de la ville de Bologne ainsi que des
régions de la Romagne et des
Marches. La véritable reconquête
de l’Italie était
en marche, menée par le royaume
du Piémont
dirigé par Vittorio Emanuele
II.
•
1860 : Garibaldi et les Mille (mille
volontaires embarqués à Quarto
près de Gênes) s’emparèrent
du royaume des Deux-Siciles, après
avoir débarqué à Marsala.
Après la reddition de la garnison
de Palerme, les Mille marchèrent
sur Naples, conquérant ainsi
pour Vittorio Emanuele la moitié de
son royaume.
•
1861 : la proclamation du
royaume d’Italie (17 mars)
fut l’une des conquêtes
les plus importantes du Risorgimento
: Turin
devint
la capitale de ce
royaume.
•
1866 : troisième guerre d’indépendance
: annexion de la Vénétie au détriment
des Autrichiens.
•
1870 : conquête de Rome par
les Royalistes : elle devint la capitale du jeune état
d’Italie. Pie IX,
prisonnier du Vatican, proclama l’infaillibilité papale.
•
1882 : décès de Garibaldi
et de Pie IX.
En même temps naquit le principe de "nationalité";
pour les libéraux, ce principe, hérité de
la Révolution française,
signifiait liberté et souveraineté populaire.
Pour les conservateurs, il signifiait
fidélité à la tradition
et à l'ordre social ancien ; pour d'autres, il représentait
une communauté de
langue, de
culture, de sang et de
patrie.
Où voir l’Italie du Risorgimento
:
Presque toutes les villes italiennes
rendent hommage
aux héros de l’unification avec une via
Garibaldi,
une via Cavour,
un corso
Vittorio ou
une via
XX Settembre (date
de la chute de
Rome en 1870).
Beaucoup possèdent également
un musée
du Risorgimento
mais le plus
complet est celui
de Turin. Il
se trouve au Palazzo
Carigno et
renferme des
peintures et
des documents
dans les salles
mêmes
ou l’histoire
s’écrivit
car ce palais
abrita les séances
du Parlement
après
l’unification
en 1861, quand
Turin était
la capitale de
l’Italie.
Ce musée
a le mérite
d’évoquer
autant les événements
que les hommes,
comme en atteste
le cabinet de
travail du comte
de Cavour qui
a été reconstitué.

Le monument de Vittorio Emanuele
II (ou Vittoriano) à Rome (1885-1911)
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