
Autoportrait de l'artiste
figurant sur son tableau "L'Adoration de la Vierge
médicéenne"
(1475)
Sandro di Mariano Filipepi naquit à Florence
en 1445. Il passa par ailleurs toute sa vie dans
la prestigieuse cité toscane.
Botticelli est un surnom qui provient du mot "botticello",
littéralement "petit tonneau". Or, ce surnom n'était
pas, à l'origine, le sien. En effet, il semble qu'il
lui ait été attribué "par extension", si l'on peut dire
car c'était vraisemblablement celui de son frère aîné
Giovanni ou peut-être encore celui de l'orfèvre chez
qui le jeune Sandro était en apprentissage.
Résumer en quelques lignes la vie, les influences et
l'oeuvre de ce génie de la Renaissance n'est pas chose
aisée, contentons-nous donc modestement de tourner quelques
pages importantes.
A l'âge de 15 ans, Botticelli entre dans l'atelier
de Fra Filippo Lippi (1406-1469), moine,
mais surtout peintre alors le plus réputé de
Florence, notamment pour ses peintures de scènes
religieuses. Lors de sa formation, Botticelli aborde
diverses techniques :
la peinture, bien sûr, mais aussi l'orfèvrerie,
la gravure, la ciselure et les émaux. Lorsque
le maître
Lippi quitte Florence en 1467, l'élève
Botticelli y reste et fonde quelques années
plus tard, en 1470 son atelier Via della Porcellanna,
près de l'église Ognissanti
(dans laquelle il peindra dix ans plus tard la célèbre
fresque de "Saint Augustin" sur
une commande de la famille Vespucci).
Dès 1466, Botticelli se met à peindre plusieurs tableaux
ayant pour thème commun la Vierge.
Ses oeuvres, d'inspiration religieuse (Vierge à l'enfant
et un ange, Adoration des Rois Mages),
profane ou décorative lui sont commandées
par d'illustres familles florentines et toscanes : les Pucci,
les Vespucci et
les Médicis.
Portrait de Julien de Médicis
(1476-1477)
National Galery of Art
- Washington
1470 est une année décisive
pour le jeune Sandro. En effet, le Tribunal de Florence
lui passe
commande d'une
peinture représentant "La Force" afin
de l'installer au-dessus des juges et à côté de
peintures signées Verrocchio et Pollaiolo qui
le formèrent par ailleurs, à la suite
de Lippi.
Mais c'est véritablement en 1475 que la carrière
de Botticelli prend son envol, lorsqu'il devient le protégé des
Médicis.
Plusieurs membres de la dynastie florentine figurent
ainsi sur l'Adoration des Mages qu'il
peint pour un riche financier florentin.
A la fin des années 1470, Botticelli commence
l'illustration de la Divine Comédie de Dante.
Ce travail, poursuivi pendant près de vingt ans, restera
inachevé.
En 1481, le pape Sixte IV fait appel à lui
pour décorer la Chapelle Sixtine, alors toute
blanche. A l'époque, les meilleurs artistes
se trouvant
à Florence et non à Rome, le pape fait
appel à de grands
maîtres florentins. Botticelli signe trois fresques
: Les épreuves de Moïse, Les épreuves
du Christ et La punition de Koré.
Mais le séjour
romain est de courte durée
et conservera un goût amer. Le talent de Botticelli
n'est pas reconnu, en raison de la rivalité entre
le Pape et les Médicis. Le maître retourne
donc dans sa ville natale et décide de ne plus
la quitter. L'année suivante, 1482,
est celle d'un de ses chefs d'oeuvre : Le
Printemps.

Le Printemps (1482)
Musée des Offices - Florence
On ne peut omettre d'évoquer
l'autre grand chef d'oeuvre du maître toscan, peint
vers 1785 : La naissance de Vénus.

Naissance de Vénus
(1485)
Musée des Offices - Florence
Intellectuel brillant, Botticelli mêle dans cette oeuvre le modèle antique et
le souffle puissant de la Renaissance du XVè siècle. L'élégance, la grâce et
la jeunesse de l'Antiquité sont renouvelées dans une allégorie pleine d'élégance
et de délicatesse. Cette période est la plus faste por Botticelli
qui, au faîte de sa maturité, réalise les grandes séries profanes et mythologiques
qui ont fait de lui l'un des plus brillants interprètes des thèmes néo-platoniciens
si chers aux humanistes toscans.
Les années 1490 sont assombries par la mort de Laurent de Médicis en
1492,
l'expulsion de la famille et l'invasion de Charles VIII. La
crise politique
succède à l'apaisement de la décennie précédente
et ce climat influe sur la peinture
de Botticelli. La majorité de ses dernières peintures seront tourmentées.
Le maître décède en 1510, dans l'isolement, bien loin des
nouveaux courants artistiques
florentins, presque oublié alors qu'il a été le plus grand
peintre de la cité. Il demeure, aujourd'hui, l'une des figures les plus
marquantes et les plus prestigieuses de la peinture de la Renaisance italienne. |