
Giovanni Antonio Canal dit Canaletto naquit à Venise
en 1697 et y mourut en 1768.
Peintre et graveur, il peignit Venise dans des tableaux
dont la lumière et les effets de perspective donnèrent à la
ville une dimension particulièrement poétique.
Il fut initié à la peinture par son père
qui était peintre de décor de théâtre
dans la tradition baroque. Canaletto et son frère
seront ainsi associés pour la scénographie de
plusieurs spectacles au théâtre Sant’Angelo de
Venise, notamment pour les décors de
deux œuvres
lyriques de Vivaldi (lui
aussi illustre Vénitien),
puis au théâtre San Cassiano (à
Venise toujours) et enfin à Rome
pour les décors de deux œuvres d’Alessandro
Scarlatti. Cette pratique du décor influença
le travail postérieur de Canaletto dont les tableaux
sont une mise en scène de la vie vénitienne.
Après avoir subi les influences de Ricci et
du grand peintre de vues vénitiennes Luca
Carlevarijs (1663-1730),
Canaletto, lors de son séjour à Rome
en 1719, s’initia à l’œuvre de
Giovanni Paolo Pannini (peintre à qui
l’on
doit des paysages de Rome et des scènes de fêtes)
et s’orienta définitivement vers une carrière
de védutiste (spécialiste
des vues).
Il peignit alors ses
premières vues vénitiennes
dont il devint le maître dans les années
1720.
La
Piazza San Marco et le Campanile (plume à l’encre)
Il fut un précurseur dans sa manière d’échelonner
les différents plans de ses compositions qu’il
agrémentait de détails afin de mieux situer
les distances. De plus, une observation attentive des perspectives
et des jeux de lumière lui ont permis de créer
de vastes compositions d’une grande précision
et d’une limpide beauté. Il utilisa également
une chambre optique (camera obscura)
pour le cadrage de ses tableaux.
Il a ainsi peint les campi, les piazzette,
les petites rues tortueuses (calle) et les ponts
arc-boutés au-dessus
des canaux. Véritable photographe de Venise, on
a dit de lui qu’il était l’inventeur
de la carte postale. Il a surtout inlassablement peint
la place San Marco, le pont du Rialto et l’église
de la Salute ; les commandes n’ont alors cessé d’affluer.
Les aristocrates anglais s’arrachèrent
ses œuvres et Canaletto passa d’ailleurs plusieurs
années à Londres où il poursuivit
sur les rives de la Tamise les expériences initiées
au bord du Grand Canal. C’est en Angleterre cependant
qu'il perdit un peu de sa gloire et de
son talent.
Son œil attentif et son souci du détail
ont fait de Canaletto un précieux témoin
de la vie vénitienne au XVIIIè siècle.

L’entrée du Grand Canal et l’Eglise
de la Salute (1735-1740)
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