La gondole, symbole entre tous de Venise, a cependant
une histoire assez méconnue.
Légendaire, emblématique
et universellement connue, elle n’en reste pas moins
une grande barque à fond plat, destinée exclusivement
au transport des personnes et aux régates.
La coque, relevée à l’avant
et à l’arrière,
est asymétrique : la moitié droite doit être
plus étroite que la moitié gauche d'une
vingtaine de millimètres.
Cette asymétrie compense la présence d’un
seul aviron à tribord et la rend plus
maniable et très stable, malgré une longueur
de 10 mètres 75.
La proue est ornée d’une pièce en
fer à six dents qui symbolise les six quartiers
(sestieri) de Venise : Cannareggio, Santa
Croce,
San Polo, Castello, San
Marco ; quant à la dent supérieure,
prolongée
vers l’arrière par une septième dent,
elle représente Dorsoduro et
l’île
de la Giudecca, réunis en un
seul quartier.

Gravure du XVIIIè siècle
Les gondoles n’ont pas toujours été noires
; en effet, à l’origine,
leurs propriétaires se ruinaient
pour les décorer à qui mieux mieux, dans
une débauche de couleurs et de matériaux
; la République vénitienne décréta
alors le noir obligatoire pour tous dans les années
1630.
Si les gondoles sont aujourd’hui au nombre de 400,
elles étaient plus de 14000 aux XVIIè et
XVIIIè siècle.
Les règles de fabrication sont très strictes
et cette fabrication peut durer près de six mois,
pour un coût de près de 1500€. La coque
est en effet composée de trois cents pièces.
De nos jours, il ne reste à Venise que quatre
chantiers (squeri) en activité, lesquels fabriquent
une dizaine de gondoles par an.
La gondole est fêtée chaque
premier dimanche de septembre, lors de la régate
historique.
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